MALLARMÉ

Lot 461
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Estimation :
1500 - 2000 EUR
MALLARMÉ
MALLARMÉ (Stéphane). Lettre autographe signée, adressée à [Stuart Merrill]. S.l., 8 mai 1887. 7 pages in-8 (très légères fentes aux plis, petit trou au centre sans atteinte au texte). Belle réponse au jeune poète symboliste, auteur du recueil Les Gammes (Paris, Vanier, 1887), dont les première et dernière pièces, La Flûte et Refrains mélancoliques, sont dédiées à Mallarmé. Il le remercie de son livre : « Ce sont plus que des Gammes allez ! Il y a longtemps que vous possédez votre doigté et vous trouvez de définitifs accords. Peut-être, pour la première fois, ai-je rencontré un recueil de début doué : presqu'aucun poëme, mis dans l'oeuvre de maturité, n'y apporterait de dissonnance, tant vous êtes d'abord un poëte, intuitif et exact. Je vous dis cela du fond de ma pensée » []. Ravi par la qualité « subtile et fluide du chant [] avec ce qu'il charrie subitement de richesse », il cite deux vers qui lui restent particulièrement dans l'esprit, et il le félicite d'en être déjà, « ce qui est l'art suprême, à dissimuler les jeux allitératifs, que trop de saisissable extériorité trahiraient jusqu'au procédé, pour que le miracle du vers demeure, un instant, inexplicable. Allez dans ce sens. Maintenant, par quelle merveille, autre encore que ce qu'apporte chaque semaine à la maison l'ami Ghil et qui vous rend mon familier (ceci d'analyse), êtes-vous arrivé de votre côté à vous pénétrer à ce point de tout ce que tente ici une fin de siècle curieuse : je m'en étonnerais s'il m'était aisé de comprendre que l'essence de tout se reçoit peut-être, volatile et plus pure, de loin » []. (S. Mallarmé, Correspondance, t. III, n° DXLIII).
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